La Maison Blanche ordonnait ce jour aux agences fédérales de bannir TikTok de leurs appareils sous 30 jours. Une initiative qui emboite le pas à celle de la Commission Européenne qui interdisait l’installation du réseau social chinois sur les appareils de son personnel le 23 février dernier.
[MAJ 01/03/23 : Le Parlement danois a annoncé mardi 28 février avoir demandé aux députés et à l’ensemble de ses personnels de bannir également l’application TikTok. Le gouvernement canadien devrait en faire autant très prochainement.]
Les agences fédérales américaines devront s’assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l’application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB). Détenue par l’entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains qui considèrent l’application comme une menace à la sécurité nationale, et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre. L’ordre de l’OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden. L’interdiction ne s’applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok.
L’interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour « protéger » l’institution.
Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu’il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu’il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant « un niveau de risque inacceptable » pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.
Siloter le réseau social est difficile à mettre en œuvre
Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l’évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d’utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.
Pour Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez Eset France, “des données telles que le nom, le numéro de téléphone, l’adresse électronique, l’âge, la localisation approximative et les identifiants mobiles comme l’adresse IP peuvent être vues par TikTok et de nombreuses autres applications. Ces données personnalisent naturellement le contenu des flux. Mais qu’advient-il de ces informations privées ? Certaines informations peuvent potentiellement être partagées avec des tiers, ce qui est évidemment dommageable pour la vie privée. Pour utiliser explicitement TikTok en toute sécurité et en ayant la certitude que les données privées ne seront pas espionnées, il est recommandé d’utiliser un appareil complètement séparé pour TikTok, mais cela reste difficile à mettre en pratique. Ne pas l’utiliser reste finalement l’option la plus simple pour la plupart.”
La rédaction avec AFP
